Le 
                          lendemain, j'ai appelé ma gynéco. Elle 
                          m'a dit que j'étais enceinte d'un bon mois. Et 
                          on a parlé d'IVG... Au départ, je me disais 
                          que c'était la seule solution alors j'allais 
                          bien. J'ai fait les démarches toute seule. Planning, 
                          clinique, anesthésiste... tout est allé 
                          très vite... jusqu'au moment fatal… 
                           
                          Je suis rentrée à la clinique. C'était 
                          un sombre jour de janvier... le gynéco m'a jeté 
                          un regard que je n'oublierai jamais... le regard de 
                          la culpabilité, du rejet, du dégoût 
                          de soi-même... Je suis rentrée dans la 
                          salle… j'ai dit au revoir à mon bébé... 
                          je lui ai dit combien je l'aimais et je lui ai demandé 
                          pardon... 
                          Mon ami était absent car il passait un concours. 
                          Il s'arrangea quand-même pour être là 
                          le soir. 
                           
                          Je me suis réveillée, l'infirmière 
                          m'a dit avec joie que c'était fini et que je 
                          pouvais manger... A quoi pensent-ils ? Ont-ils un cœur 
                          derrière leurs blouses blanches ?... Aucune 
                          aide psychologique derrière, aucun suivi, je 
                          suis rentrée seule le soir chez moi... avec mon 
                          secret… ce lourd secret. 
                           
                           La 
                          fin de journée était là, je rentrais 
                          toute seule. J'avais l'impression que tout le monde 
                          me jugeait, que c'était écrit sur mon 
                          visage. 
                           
                          Mon ami est arrivé, j'étais distante. 
                          Je disais que tout allait bien, qu'on n'en parlait plus. 
                          Lui s'est enfermé de son côté. On 
                          n'arrivait plus à communiquer. Il ne comprenait 
                          pas pourquoi j'étais mal puisqu'on avait décidé…ensemble. 
                          Pour lui, il fallait aller de l'avant.  
                           
                          Quelques jours plus tard, ma meilleure amie nous annonçait 
                          qu'elle était enceinte de 2 mois... le chaos... 
                          je me suis effondrée... J'ai suivi sa grossesse 
                          avec amertume et jalousie. Son bébé est 
                          né... je n'arrivais même pas à le 
                          trouver mignon....avec du recul, je m'en veux...mais 
                          ça aurait dû tellement être moi aussi... 
                          Dans des moments pareils, nous devenons égoïstes... 
                          Finalement, deux mois après, on s'est séparé. |